De Magali Mougel
Mise en scène Olivier Letellier
Scénographie textuelle Mélody Champagne & Cerise Guyon
Équipe de jeu en alternance Anzmat Ahmadi, Angèle Canu, Nicolas Hardy, Cécile Zanibelli
Équipe de création Angèle Canu, Nicolas Hardy, Camille Laouénan
Dispositif
À travers un dispositif hybride, déambulatoire, théâtral et plastique, nous voulons transmettre le plaisir des mots, le désir de lire, l’audace de dire mais aussi l’importance de s’engager. Car ce récit n’a lieu que si chacun amène sa voix, sa présence, son caractère pour lui donner vie.Le rapport physique au texte est une donnée essentielle de notre recherche artistique. Lorsque nous nous sommes interrogés sur la manière de communiquer au spectateur ce rapport sensoriel à l’écriture, nous avons tout de suite imaginé déplacer la lecture. En faisant de cette occupation trop souvent considérée comme solitaire et silencieuse, une activité collective et ludique, pratiquée de vive voix avec le corps en mouvement. Déplacer la lecture revient aussi à la sortir d’un cadre attendu, prouver son omniprésence afin qu’elle puisse déplacer le lecteur même, en lui faisant redécouvrir des lieux familiers ou méconnus, en bouleversant son rapport au texte.
Dans un lieu – un théâtre, un lieu patrimonial, un établissement scolaire, une entreprise – un comédien devient guide pour un petit nombre de participants. Il devient lecteur d’un texte théâtral exposé sur un parcours scénographié et typographié pour être lu collectivement. Le comédien-guide-lecteur se fait enfin passeur, lorsqu’il invite peu à peu chaque participant à prendre part – seul ou en choeur –, à lire et à endosser un rôle, passant du statut de spectateur à l’état de lecteur, acteur de l’expérience, en immersion dans le texte. Les mots se retrouvent partout, sur les murs, une carte, un t-shirt ou dans le creux de la main dans ce parcours théâtral et visuel.
C’est le récit d’une soirée pendant laquelle tout bascule dans la cuisine de la ferme des Bapst. Anna, jeune apprentie dans un restaurant étoilé s’oppose violemment à sa famille quand un petit groupe d’adolescents mineurs isolés est accueilli par son village, dans son ancienne colonie de vacances. La bombe est dégoupillée : la colère d’Anna affronte les idées de son frère et les valeurs de sa mère… l’explosion est inéluctable. La pièce nous met face à une réalité qui tend à se banaliser dans le monde occidental : la montée des idées politiques fascistes. Magali Mougel dresse le portrait d’une société où la haine de l’autre sourd.
Ce troisième opus du parcours KiLLT, sera une invitation collective à la lecture à voix haute pour tous les publics à partir de 14 ans.
Magali Mougel nous invite à la lecture d’un texte intense, qui bouscule les lecteurs par son rythme haletant, son histoire singulière et les points de vue inattendus. Anna, adolescente en construction d’identité politique et en quête de valeurs, s’oppose violemment à sa famille quand un groupe de migrants s’installe dans son village… C’est le récit d’une soirée, pendant laquelle tout bascule dans la salle à manger de la
famille Bapst. La bombe est dégoupillée : la colère d’Anna affronte les idées de son frère et les valeurs de sa mère… l’explosion est inéluctable.
Mauvaise pichenette ! nous met face à une réalité qui tend à se banaliser dans le monde occidental : la montée des idées nationalistes et radicales. Dans un réalisme puissant et une langue ciselée, le texte de Magali Mougel dresse un portrait d’une société où la haine de l’autre grandit dans le silence.
La scénographie textuelle enveloppe les spectateurs de mots. Les supports de lecture les font basculer d’un univers aseptisé à l’intimité de la cuisine d’une ferme familiale.
L’expérience KiLLT ouvre un espace de dialogue avec tous les publics. Les spectateurs entendent les mots d’Anna, ils portent les idées de Greg ou les questionnements de la mère. Ils ressentent mieux la colère, la peur, l’impuissance des personnages en proie à de profonds questionnements idéologiques. Ensemble ils vivent une expérience théâtrale où les corps en mouvement libèrent la voix pour partager la lecture, où chacun plonge dans des questionnements intimes et politiques.
KiLLT n’est jamais terminé, la rencontre avec le public fait de chaque représentation une expérience inédite.
Olivier Letellier
Production Tréteaux de France, Centre dramatique national
Coproduction Les Plateaux Sauvages et le Théâtre Champ au Roy, Guingamp
Camille Laouénan
Camille Laouénan a été sensibilisée très jeune aux arts-plastiques. Après sa Maîtrise d’arts-plastiques, son DESS rattaché aux Sciences de l’éducation, une expérience d’accompagnement social et un séjour au Mexique, elle décide de se consacrer à la rencontre des œuvres et des publics. Son intérêt pour le théâtre contemporain l’amène en 2007 au Théâtre L’Échangeur, où elle a carte blanche pour proposer, en relation avec la programmation, ateliers et projets originaux aux différents publics de Bagnolet.
Sur ce même territoire, elle initie, à partir de 2017 avec Florence Hinneburg, un dispositif singulier autour des arts plastiques : Sur le motif. Elles installent un espace de création pour les visiteurs au cœur même des expositions présentées au Château de l’Étang de Bagnolet.
Après plusieurs éditions, elles poussent l’expérimentation vers la création d’expositions collaboratives, où elles invitent d’autres artistes à accompagner les réalisations des Bagnoletais. À cette même période, elle rejoint l’équipe d’Olivier Letellier comme Responsable de projets artistiques. Camille diversifie les propositions d’ateliers et parcours, en associant au théâtre d’autres disciplines. C’est dans cette dynamique, qu’elle accompagne Olivier dans sa réflexion autour de la lecture à voix haute et la création du dispositif KiLLT.
Nicolas Hardy
Nicolas se forme à l'école Claude Mathieu. Il constitue avec Sarah Sumalla un groupe de travail avec lequel il adapte à la scène Persepolis de Marjane Satrapi. Avec le même noyau artistique, il monte Sallinger de Bernard-Marie Koltès.
En tant que comédien, il joue avec Etienne Gaudillère dans la fresque historique et politique Cannes 39-90 puis dans Nos vies comme des songes. Il est dirigé par Louise Bataillon dans Étude du premier amour, une création construite à partir d’improvisations ; dans l’Asticot, il est plongé dans l’univers gestuel de David Torres ; avec Camille Faye et sa Baal Compagnie, il joue dans Yvonne. Il participe également à la websérie Projet Pieuvre depuis sa création. Par ailleurs, il a rejoint les rangs des comités de lecture de Jeunes Textes en Liberté et de Scènes Appartagées dont les aspirations artistiques et politiques rencontrent son désir.
Avec Chloé Chazé, fort d’une collaboration de plus de 10 ans, ils fondent le collectif Déplumé dans lequel ils établissent une méthode de travail qui prend en charge toutes les étapes de création et de production. Nicolas finalise actuellement l’écriture de son premier texte : Nos silences.
Angèle Canu
Angèle Canu découvre le théâtre avec la compagnie Aleph – El Duende avec laquelle elle se forme pendant sept ans à Ivry-sur-Seine. Elle obtient son Diplôme d’Études Théâtrales en 2015 au Conservatoire du Xème arrondissement de Paris. Entre 2015 et 2017, elle se forme à L’ARIA notamment auprès de Serge Nicolaï, Roberta Carreri, Robin Renucci.
Elle a découvert la mise en scène avec le Théâtre de la Suspension et la compagnie Les Poursuivants. En Corse, elle joue dans une production de l’Aria : La mère confidente de Marivaux mis en scène par René Loyon et pour la Mostra teatrale sous la direction de Clément Carabédian dans DUMATINA.
Elle signe aujourd'hui sa première mise en scène, celle de Dernier chagrin, première création du collectif La Smala dont elle est la co-directrice artistique.
Depuis la fin de ses études, elle donne régulièrement des stages de théâtre et de cinéma pour des jeunes en situations difficiles et anime des ateliers théâtre autour des spectacles sur lesquels elle travaille.
Cerise Guyon
Après l’obtention d’un BTS Design d’espace, elle intègre l’université Paris III-Sorbonne Nouvelle pour une licence d’Études Théâtrales, obtenue en 2010. Elle intègre ensuite l’ENSATT (Lyon), dont elle sort diplômée en 2013. En parallèle à cette formation, elle se forme également à la construction de marionnettes auprès d'Einat Landais et complète cet apprentissage en suivant la formation mensuelle de l'acteur marionnettiste au Théâtre aux Mains Nues en 2016. Au théâtre, elle collabore avec Astrid Bayiha, Cécile Backès (accessoires), Pierre Cuq, Philippe Delaigue, Olivier Letellier, Emma Pasquer, Jérémy Ridel, Pauline Ringeade, Pauline Rousseau (Collectif Inverso). Elle a également été assistante à la mise en scène de Robert Wilson (Les Nègres, 2014). Pour la marionnette, elle travaille comme scénographe et/ou comme constructrice de marionnette, selon la géométrie des projets, avec Bérangère Vantusso, Audrey Bonnefoy, Zoé Grossot, Compagnie La Magouille, Lou Simon, Jurate Trimakaite.