Médias
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Le Faiseur - Présentation par Robin Renucci
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Teaser du spectacle
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Costumes et maquillage Le Faiseur
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Costumes et maquillage Le Faiseur
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Costumes et maquillage Le Faiseur
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Costumes et maquillage Le Faiseur
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Costumes et maquillage Le Faiseur
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Costumes et maquillage Le Faiseur
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Costumes et maquillage Le Faiseur
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Costumes et maquillage Le Faiseur
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Costumes et maquillage Le Faiseur
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Le Faiseur - Représentation
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Le Faiseur - Représentation
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Le Faiseur - Représentation
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Le Faiseur - Représentation
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Le Faiseur - Représentation
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Le Faiseur - Représentation
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Le Faiseur - Représentation
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Le Faiseur - Représentation
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Le Faiseur - Représentation
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Le Faiseur - Représentation
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Le Faiseur - Représentation
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Revue de presse
À lire la suite
LE FAISEUR Création 2015
De Balzac - Mise en scène de Robin Renucci
Distribution et équipe artistique
Avec Judith d'Aleazzo, Tariq Bettahar, Jeanne Brouaye ou Jeanne Cohendy (en alternance), Bruno Cadillon, Daniel Carraz, Gérard Chabanier, Thomas Fitterer ou Julien Renon (en alternance), Sylvain Méallet, Patrick Palmero et Stéphanie Ruaux.
Scénographie et accessoires : Samuel Poncet
Costumes : Thierry Delettre
Lumières : Julie-Lola Lanteri-Cravet
Maquillage et Masques : Jean-Bernard Scotto
Assistants à la mise en scène : Joséphine Chaffin et Sylvain Méallet
Dramaturgie : Evelyne Loew
Remerciements à Christian Schiaretti pour son regard amical.
Une production Tréteaux de France, Centre dramatique national. Coproduction Théâtre Jacques Coeur à Lattes et l'Arc, scène nationale du Creusot.
Création au théâtre Jacques Coeur à Lattes en Mars 2015
Résumé
Une comédie grinçante sur les dérives de la spéculation financière. Un Madoff du 19ème siècle.
En écrivant Le Faiseur, Balzac est visionnaire. Dans ce texte matriciel du libéralisme économique, il annonce dès les années 1840 les dérives de la spéculation telles que nous les subissons de plein fouet aujourd'hui. L’auteur de La Comédie humaine est ici le descripteur d’un capitalisme financier dont le théâtre se fait aujourd'hui témoin. Dans ce salon bourgeois que le jeu social investit comme une scène, l’écriture balzacienne, avec une contemporanéité inouïe, rend compte de la spirale extrême où entraîne la finance.
Sur le tréteaux qui est la marque du CDN des Tréteaux de France, Robin Renucci nous conduit au plus près de la critique balzacienne, dans le huit-clos de ce salon bourgeois où s'opère un va et vient jubilatoire entre les personnage du 19ème et les acteurs du 21ème siècle. Le Faiseur éclaire nos zones d'ombre contemporaines et, en négatif, interroge le monde que nous cherchons à construire ensemble.
Balzac thermodynamique
Thermodynamique ? Balzac ? Oui. En ces années1830-40, science et société découvrent et mettent en jeu les lois du mouvement. Les phénomènes se font échos et ce n’est pas simple coïncidence si Sadi Carnot avec ses Réflexions sur la puissance motrice du feu a posé les bases d’une discipline nouvelle : la thermodynamique. Les changements d’état de la matière, la chaleur, l’énergie et le mouvement seront désormais partout, moteurs, créateurs de richesse.
La nombreuse famille des personnages balzaciens - dans laquelle notre Mercadet Faiseur prend place au premier plan - vit dans une société bouleversée. Changements de conditions abrupts et subits, irruption violente de la puissance de l’Argent, devenue plus forte que les titres de noblesse, et souvent que les lois, naissance de la grande presse, avec une influence considérable sur les rouages politiques, « montée » de nombreux provinciaux à Paris, déplacements de populations vers les villes, des phénomènes qui forment le panorama mouvant de la Comédie humaine.
Nous sommes entre deux révolutions. 1830 : une révolution essentiellement politique, avec le retour du drapeau tricolore. Une révolution déclenchée par une lutte pour la liberté de la presse, une révolution brève - Les trois glorieuses - qui reste à mi-chemin avec ce pacte entre la Nation et Louis-Philippe, pacte instable par nature.
Et 1848 : révolution nourrie de l’écart qui s’est terriblement creusé en quinze ans entre pauvres et riches. Révolution idéaliste et généreuse, avec son président poète : Lamartine. Un rêve de six mois dont Marx théorisera l’échec. A partir du constat amer tiré par Marx de la sanglante répression de juillet 48, les socialistes utopiques français - Proudhon, Cabet, Fourier, Leroux, ... - vont, pour quelques décennies, se retrouver marginalisés. Mais avec Balzac nous n’en sommes pas là, quoiqu’il ait vécu la révolution de 48 il n’a pas eu le temps d’en écrire la philosophie.
Entre ces deux explosions, le règne de Louis-Philippe, avec son parapluie à la main et son air bonhomme, semble calme, vu de loin. Ce n’est pas le cas vu de près. La société bouillonne. Le peuple paupérisé se soulève (voir les révoltes des canuts à Lyon), la bourgeoise d’argent construit, achète, spécule, créée des sociétés. On ne parlait que par actions, il y avait toutes sortes d’affaires, il se créait tous les jours vingt sociétés nouvelles . Evidemment, sans régulation ni contrôle. C’est une véritable épidémie de sociétés par action entre 1830 et 1840. Un enchaînement de bulles spéculatives comme celle des chemins de fer qui éclate en 1847. Dans toute La Comédie humaine on entend résonner le bruit de l’argent, des fortunes et des faillites. Et puis il y a les nobles revenus d’immigration qui briguent des places, les républicains qui s’organisent, les nostalgiques de l’Empire qui se disent « pourquoi pas ? », les légitimistes qui contestent le roi bourgeois.
De leur côté les saint-simoniens, au départ groupe de polytechniciens, inventent le mot « industriel », prophétisent l’importance première des moyens de transport et de communication, défendent une société libérale où le travail productif enrichira tout le monde. Avec l’alliance Travail-Science-Industrie-Banque et une société de libre-échange, ils préfigurent la grande industrie du XXe siècle. La France rattrape à marche forcée son retard sur l’Angleterre. Les infrastructures sont en chantier : chemins de fer, canaux, mines, usines. Tous développements économiques qui prendront leur essor avec Napoléon III puis avec la République. Les saint-simoniens avaient déjà, par exemple, un projet très élaboré de tunnel sous la Manche !
Un grand événement comme la Révolution française semble couper l’histoire en deux, mais non, c’est une vue de l’esprit. Les hommes font un pont entre les événements. Vous êtes né en 1780 à Paris : vous avez vu la monarchie absolue, la Révolution, 89, 93, l’épopée napoléonienne, la Restauration, les Cent jours, la révolution de 30, celle de 48, et vous n’avez que soixante-huit ans.
Balzac a vécu cette dynamique sociale qui allait on ne sait où exactement, mais bâtissait, creusait, fondait, rêvait avec flamme et passion.
Baudelaire l’exprime magnifiquement :
«J’ai maintes fois été étonné que la grande gloire de Balzac fût de passer pour un observateur : il m’avait toujours semblé que son principal mérite était d’être visionnaire et visionnaire passionné.
Tous ses personnages sont doués de l’ardeur vitale dont il est animé lui-même. Depuis le sommet de l’aristocratie jusqu’aux bas-fonds de la plèbe, tous les acteurs de sa comédie sont plus âpres à la vie, plus actifs et rusés dans la lutte, plus patients dans le malheur, plus goulus dans la jouissance, plus angéliques dans le dévouement, que la comédie du vrai monde ne le montre.
Bref, chacun, dans Balzac, a du génie.
Toutes les âmes sont des âmes chargées de volonté jusqu’à la gueule. »
Biographie du metteur en scène
Robin Renucci
Robin Renucci découvre le théâtre en participant à des stages de réalisation organisés par des conseillers techniques et pédagogiques de la Jeunesse et des Sports. Elève à l’Atelier-École Charles Dullin de 1975 à 1977, il entre au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique dans les classes de Jean-Paul Roussillon, Pierre Debauche, Marcel Bluwal et Antoine Vitez. Il joue au théâtre sous la direction des plus grands metteurs en scène entre autre : Marcel Bluwal (1980), Roger Planchon (1983), Patrice Chéreau (1988), Antoine Vitez (Le Soulier de Satin de Paul Claudel 1987 ; prix Gérard Philipe), Jean-Pierre Miquel (1990), Jean Mercure (1985), Marie-Paule André (François Truffaut Correspondance 1996 ; nomination aux Molière), Lambert Wilson (2001), Cécile Guillemot (2006), Michel Fagadau (2006) et Serge Lipszyc (2010-2011).
Au cinéma, il tourne avec Christian de Challonge (1982), Michel Deville (1981), Diane Kurys (1983 et 1999), Gérard Mordillat (1984), Jean-Charles Tachella (Escalier C 1985 ; film pour lequel il est nommé aux Césars), Claude Chabrol (1987 et 200§), Philippe le Guay (1989), Laurent Heyneman (1990), Alain Bévérini (2002), Bernardo Bertolucci (2003), Jean-Pierre Mocky (2003) et Jean-Paul Salomé (2004).
Il joue également dans de nombreux films pour la télévision : Léon Morin, prêtre (1991) et Des enfants dans les arbres de Pierre Boutron (1994 ; nomination aux 7 d’or), La Grande cabriole de Nina Companez, Parent à mi-temps d’Alain Tasma (1995 ; 7 d’or du meilleur comédien), Sans mentir de Joyce Bunuel, Crédit Bonheur de Luc Béraud (1996), La Fonte des neiges de Laurent Jaoui. Le train de 16h19 de Philippe Tribois (2000 ; Fipa du meilleur comédien), Colère de Jean-Pierre Mocky (2009). Il tourne actuellement la cinquième saison du Village Français. Sempre Vivu ! est son premier long métrage pour le cinéma (2007).
Fondateur et président de L’ARIA en Corse, il y organise depuis 1998 les Rencontres Internationales de Théâtre en Corse. La dix-septième édition s’est déroulée en juillet et août 2014 sous la direction de Serge Lipszyc.
Robin Renucci est administrateur de l’ADAMI et président du Conseil d’Administration de L’ENSATT, l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, à Lyon. Il est professeur au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique.
Il a été nommé directeur des Tréteaux de France par Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication et a pris ses fonctions le 2 juillet 2011 en succédant à Marcel Maréchal. Dans ce cadre, il développe un partenariat avec le Théâtre National Populaire et joue dans divers spectacles mis en scène par Christian Schiaretti : Don Salluste dans Ruy Blas de Victor Hugo (2011-2012), Arnolphe dans L’Ecole des femmes de Molière (2013), le professeur dans La Leçon d’Ionesco (2014). Il a mis en scène Mademoiselle Julie, d’August Strindberg, en 2012.
Bruno Cadillon
Comédien dans une quarantaine de pièces mises en scène par Catherine Schaub, Michel Vinaver, Catherine Anne, Pierre Vial, Serge Lipszyc... Il est également metteur en scène d’une quinzaine de spectacles. Au cinéma il tourne avec Philippe De Broca, Robin Renucci, Daniel Cohen, Didier Le Pécheur, et réalise un court métrage. Scénariste, il est l’auteur de Home Sweet Home, réalisé en 2008, par Didier Le Pécheur et est également auteur de théâtre et de romans policiers.
Jeanne Brouaye (en alternance)
Comédienne et danseuse, elle entre à l’ENSATT et intègre en 2004 la troupe permanente du Théâtre National Populaire à Villeurbanne dirigé par Christian Schiaretti. Six ans plus tard et après de nombreuses interprétations, elle quittera la troupe du TNP tout en restant associée pour des collaborations ponctuelles. Elle joue également sous la direction de Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeil et avec le collectif Ildi ! Eldi ! en complicité avec Gilles Chavassieux (2013). Au cinéma, elle tourne avec Claude Chabrol, puis à la télévision pour la série Pigalle, la nuit, d’Hervé Hadmar (2009). En janvier 2012, elle crée la compagnie VOLTA et participe à la Nouvelle école des Maîtres dirigée par la chorégraphe Constanza Macras. En 2015 elle travaillera avec la chorégraphe Olivia Grandville.
Jeanne Cohendy (en alternance)
Après un master de lettres modernes, Jeanne Cohendy intègre en 2008 l'Ecole du TNS. En 2011, elle joue Dom Juan mis en scène par Julie Brochen, Graal Théâtre de Florence Delay et Jacques Roubaud co-mis en scène par Julie Brochen et Christian Schiaretti (de 2012 à 2014), L'Ecole des femmes mis en scène par Christian Schiaretti. Parallèlement, avec la compagnie Notre Cairn, elle joue en itinérence Sur la Grande Route de Tchekhov (2012) et La Noce de Bertold Brecht (2014). Au cinéma, elle joue sous la direction de Régis Roinsard, Alice Wincour, Josée Dayan.
Stéphanie Ruaux
Après une formation sous la direction de Niels Arestrup, de Pierre Debauche puis de Jean-Louis Martin-Barbaz, elle joue de la rue au plateau de la Comédie-Française, en passant par les fermes de Champagne Ardennes avec le Théâtre de l’Agora. En 2007, elle est l’assistante à la mise en scène de Jean-François Vlérick pour la pièce Victimes du devoir d’Eugène Ionesco dans laquelle elle interprète Mme Choubert. Elle est depuis depuis 2008 intervenante en milieu scolaire pour la Maison des Arts de Créteil auprès de classes de collèges, lycées, classes d’accueil et en mission générale d’insertion. Elle est comédienne de la troupe de Tréteaux de France depuis 2013.
Judith d’Aleazzo
Formée au cours René Simon, elle a joué sous la direction de Serge Lipszyc dans Oncle Vania aux côtés de Robin Renucci, et sous la direction d’Anne Marie Lazarini : Mère courage et ses enfants de Brecht, La Noce de Tchekhov, Hyménée de Gogol et La vie matérielle de Duras. Intervenante et formatrice à l’ARIA et aux ateliers Seguin, elle est également metteure en scène pour la Cie de la Parole Donnée, et encore dernièrement pour A vies Contraires au théâtre des Variétés.
Sylvain Méallet
Formé au Cours Florent puis à l’école du Théâtre National de Chaillot, il a travaillé sous la direction de Pierre Vial, René Jauneau, Laurent Serrano, Serge Lipszyc, Stéphane Gallet, Bruno Cadillon, Alain Batis, Franck Berthier, Corinne Paccioni, Jean Yves Brignon, Matthieu Roy, Laurent Gutman et Sylvie Peyronnet. Il a également été assistant à la mise en scène sur plusieurs spectacles de Serge Lipszyc et de Robin Renucci et a par ailleurs tourné au cinéma avec ce dernier. Il est titulaire du diplôme d’état d’enseignement théâtral (DE).
Thomas Fitterer
Il a été formé au conservatoire d'art dramatique du VIème arrondissement où enseigne Bernadette Lesaché, puis à l’ENSATT auprès de Bernard Sobel, Christian Schiaretti et Alain Françon. À sa sortie de l'école, il commence au TNP de Villeurbanne dans une mise en scène de Nada Strancar, travaille avec Giampaolo Gotti, puis co-fonde avec des élèves de l’ENSATT la compagnie La Nouvelle Fabrique à Lyon.
Daniel Carraz
Après avoir suivi les formations du Cours Simon et du Théâtre-en-Acte, Daniel Carraz rejoint le Théâtre du Campagnol où il interprète de nombreux rôles sous la direction de Jean-Claude Penchanat. Il joue également avec Richard Brunel à l’Opéra comique. Il est acteur dans une série pour la télévision. Enfin Daniel Carraz dirige sa propre compagnie Toi-TU et consacre une partie de son temps à l’enseignement et à la formation.
Patrick Palmero
Formé au Conservatoire national de région de Grenoble, il participe à des stages avec Sacha Pitoëff et Ariane Mnouchkine, avant de travailler avec le Théâtre du Frêne de Guy Freixe pendant 10 ans. Dans le cadre de la résidence de la compagnie, il anime différents ateliers de pratique artistique adultes et collèges. Il anime également des ateliers au conservatoire de Rouen, pour l’académie de Créteil, pour le cours privée Charles Dullin, l’ANPE de Maison Alfort et l’Ecole Budin, ... Depuis 2001, il intervient au sein de l’ARIA. Au théâtre, il a notamment avec R.Loyon S. Renauld, M. Hooper, R. Hossein, G.Freixe, JC. Penchenat, P. Vial, M. Vinaver, S.Lipzsic, F.Berthier, Christian Schiaretti...
Gérard Chabanier
Il commence sa formation par le Petit Conservatoire de la Chanson de Mireille, puis L'Ecole Nationale du Cirque Annie Fratellini et l'Ecole d'Art Dramatique Charles Dullin, où il enseigne depuis 1994 la gestuelle dramatique le jeu masqué, le mouvement, et le Choeur Comique. Il fonde en 1978 avec Robin Renucci et Y. Kerboul le Théâtre de la Mie de Pain. Il crée comme auteur et comédien une dizaine de spectacle de rue et de salle ( Notre Drame de Paris, Frisson sur le pavé, Blanche Neige au Royaume de Fantochie, Les Brancolis, Seuls, les Requins, Terminus Hôpital, Starjob, Les Plombs d'Or Séance Friction) Il rejoint La compagnie Du Matamore dirigé par Serge Lipszyc, et joue dans Le Chapeau de paille d'Italie, Macbeth, Arlequin serviteur de deux maitres, Le Mariage De Figaro, Le Misanthrope, Ivanov, Un fil à la patte, Platonov, Les Trois sœurs, Que d'espoir !. Depuis 1998, il participe comme encadrant, formateur et metteur en scène aux Rencontres Théâtrales Internationales de Haute-Corse, dirigées par Robin Renucci .
Tariq Bettahar
Il découvre le théâtre adolescent et prend des cours au Théâtre des Quartiers d'Ivry, dirigé alors par Catherine Dasté qui lui propose son premier engagement dans L’École des Femmes de Molière. S'ensuivront de nombreuses pièces. Tariq Bettahar joue également plusieurs rôles au cinéma et à la télévision. Il crée sa compagnie, SHEM'S COMPAGNIE, en 2008.
Evelyne Loew
Militante culturelle, elle partage de 1977 à 2002 l’aventure du Théâtre du Campagnol. Assistante à la mise en scène de Jean-Claude Penchenat sur 60 spectacles, elle est également co-auteur de plusieurs créations collectives (dont Le Bal, porté à l’écran par Ettore Scola) et participe à la direction artistique de nombreux grands projets fédératifs. Elle est l’auteure d’une vingtaine de pièces pour des compagnies, toutes jouées, souvent à partir de récits de vie directs ou de biographies. Par ailleurs, elle a réalisé en 2008, pour le Ministère de la Culture et l’association Arts vivants et Départements, une étude dans toute la France (état des lieux et propositions) sur l’enseignement artistique dans le domaine du théâtre.
Samuel Poncet
Scénographe, décorateur et illustrateur. Il intègre en 2000 le département Scénographie-Décor de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT, promotion 62) où il collabore avec des metteurs en scène tels que Christian Von Trescow, Brigitte Jacques, Richard Brunel, Claude Bokhobza, Olivier Borle... De 2005 à 2012, en compagnie de Claude Drach et de Ségolaine Pertriaux, il forme à Lyon le collectif my Beautiful, spécialisé en design graphique et en scénographie. Dans le même temps, il entame une collaboration avec le Théâtre du Pélican (Clermont-Ferrand) et la compagnie Détours (Lyon). En 2008, il démarre sa première collaboration avec Christian Schiaretti et le Théâtre National Populaire de Villeurbanne. Plusieurs mises en scène du directeur du TNP suivront : Philoctète de Jean-Pierre Siméon (2009) ; La Jeanne de Joseph Delteil (2010) ; La trilogie du Siècle d’or (Don Quichotte de Miguel de Cervantès, La Célestine de Fernando de Rojas, Don Juan de Tirso de Molina, 2010), Giulio Caesare de George Frideric Haendel (2011), Ruy Blas de Victor Hugo (2012) ; Une Saison au Congo de Aimé Césaire (2013) ; Le Roi Lear de William Shakespeare (2014), La Leçon d'Eugène Ionesco (2014). Parallèlement, depuis 2010, il participe aux créations de l’Opéra de Lyon dans le cadre du bureau d’étude des ateliers de construction de l’Opéra de Lyon. Il rejoint en 2010 la Compagnie de danse Arcosm (Lyon) sur des créations du duo Thomas Guerry et Camille Rocailleux. Avec Le Collectif T (Lyon) il revisite des comédies classiques de Molière et crée des scénographies d’installations sonores interactives avec le collectif Le Zèbre et la Mouette (Lyon). Récemment, il a décoré le piano de tournée de la chanteuse Camille sur la tournée Iloveyou et il travaille actuellement à la conception de Corps et Ames (2015), projet d’opéra mené par le Théâtre du Pélican au centre d’art lyrique de Clermont-Ferrand.
Thierry Delettre
Thierry Delettre débute au cinéma en tant que chef costumier en 1990 avec Maurice Pialat sur le film Van Gogh. Il poursuit sa carrière auprès de Danièle Thompson, Guillaume Canet, Bertrand Blier, Valérie Lemercier, André Téchiné, Benoit Jacquot, Luc Besson et Marcel Bluwal. Parallèlement, il devient Créateur de costume pour le théâtre, le cinéma et la télévision. Il signe en 2012 les costumes de Mademoiselle Julie mis en scène par Robin Renucci. Il est également le créateur des costumes de la série Le Village français.
Jean-Bernard Scotto
Jean-Bernard Scotto a été formé à l'ENSATT et aux Arts Décoratifs. Il participe aux créations du Théâtre de l'Escalier d'or de 1981 à 1986. De 1989 à 2005, il dirige l'atelier de décoration costumes à l'Opéra Bastille. Intervenant à L'ARIA depuis 2003 sur la conception et fabrication des costumes, il y encadre les ateliers de fabrication de masques. En 2005, il est nommé chef du service costumes en charge des productions lyriques de l'Opéra National de Paris.
Julie-Lola Lanteri-Cravet
Après des études en Arts du Spectacles à la Sorbonne Nouvelle, elle intègre en 2000 l’ENSATT dans le département Conception Lumière. Depuis, elle travaille en tant qu’éclairagiste avec de nombreuses compagnies de théâtre et de danse. Elle accompagne également la tournée de plusieurs musiciens. Enfin, il lui arrive de concevoir et réaliser des éclairages pérennes pour des particuliers comme des hotels, galeries, maisons ou jardin privés. En 2014/2015 elle suit une formation de « Magie Nouvelle » de deux mois initiée par Raphaël Navarro Cie 14:20 au CNAC de Chalons en Champagne.
Note d'intention
Le banquier Mercadet est un formidable affairiste : il excelle à faire de l’argent avec de l’argent. Rompu aux roueries, virtuose de la tromperie, il organise autour de lui le bal des créanciers. Les dettes contractées par Mercadet sont au centre de la pièce, à la fois clef dramaturgique et fondement philosophique. Les doléances s’enchaînent dans une ronde étourdissante mais à chaque fois, en véritable comédien, Mercadet retourne la situation qui semblait inextricable par un brillant volte-face. Il mêle la famille aux affaires en faisant du mariage de sa fille Julie un mirage pour repousser ses attaquants, une ruse dont il use et abuse pour se sortir de l’impasse. Dans un enchâssement cocasse de jeux de mensonge, c’est la puissance motrice de la dette qui œuvre. La dette devient horizon métaphysique de la pièce : elle fait courir les créanciers parce qu’elle est notre en-commun le plus essentiel ; tout être humain est toujours le débiteur de l’autre, l’enfant de ses parents, la Terre du soleil.
Lorsque le spectacle commence, le plateau vide contraste étrangement avec le capharnaüm de meubles et d’objets qui règne autour : Monsieur et Madame Mercadet, à court d’argent pourtant, ont remisé les meubles de leur appartement parisien afin d’entreprendre des travaux d’embellissement. D’emblée, cet espace paradoxal donne la règle : il faut à tout prix tromper le visiteur, dissimuler le dépouillement véritable sous une somptuosité apparente. C’est donc dans le huis-clos d’un salon bourgeois que le faiseur Mercadet fait son jeu, embrouille son monde. Alerte et flamboyante, la fable prolifère à un rythme infernal. Le décor l’y invite : d’un superbe noir laqué, il est à la fois écrin de luxe et théâtre.
Le dispositif à deux ressorts sert un jeu ludique et jaillissant, un va-et-vient jubilatoire entre les personnages du XIXe siècle et les acteurs du XXIe siècle. Toujours présents autour du tréteau où se joue la scène, les acteurs sont prêts à bondir pour y prendre part. L’espace libère les protagonistes corsetés par leurs obligations sociales et leurs intérêts personnels : il rend toutes les trajectoires, toutes les collisions possibles. Au principe de cette dynamique collective, il y a la fuite en avant de Mercadet, qui sans cesse se jette dans le vide pour mieux se rattraper... Tout le plaisir est dans le risque.
Très silhouettés, entre réalisme et grotesque, les personnages nous plongent dans un univers Daumier monochrome et raffiné où chacun se met en scène dans le jeu social et mondain. Les protagonistes sont sous le poids d’une perpétuelle menace – celle de la ruine - sans jamais pourtant perdre la face. C’est la condition pour survivre dans ce monde cynique. Le Faiseur nous offre la vision jouissive et effrayante d’un monde froid dans lequel l’individu, dans une course frénétique, tente de sauver sa peau ; un monde où l’homme, pour reprendre les mots de Balzac, est un « lièvre poursuivi ».
En écrivant Le Faiseur, Balzac est visionnaire. Dans ce texte matriciel du libéralisme économique, il annonce dès les années 1840 les dérives de la spéculation telles que nous les subissons de plein fouet en 2015. Descripteur d’un capitalisme financier dont le théâtre se fait aujourd’hui témoin, Balzac, avec une contemporanéité inouïe, rend compte de la spirale extrême où entraîne la finance.
Les Tréteaux de France souhaitent faire goûter cette langue balzacienne, terrible de clairvoyance et de drôlerie, qui nous parle si fort. A travers cette mise en scène tout en clair- obscur, nous voulons éclairer nos zones d’ombre contemporaines et, en négatif, interroger le monde que nous cherchons à construire ensemble.
Robin Renucci Juin 2014